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Alerte Interpol sur produit dopage amaigrissant

DNP
Actualité des addictions

Alerte Interpol sur produit dopage amaigrissant

DNP
Interpol vient de lancer une alerte mondiale visant le 2,4-dinitrophénol . Le DNP est une substance illicite (mais en vente quasi-libre…) potentiellement mortelle utilisée comme produit de régime mais aussi  d’aide à la prise de muscle. Cette alerte (« notice orange » selon les codes d’Interpol) fait suite au décès d’une femme au Royaume-Uni et à un cas grave survenu en France  après avoir la consommation de cette substance. Au Royaume-Uni il s’agissait d’Eloise Aimee Parry, 21 ans,  vivant à  Shrewsbury, comme l’a rapporté la BBC. Elle est morte le 12 avril.
Antidopage
C’est l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui  a transmis à Interpol des renseignements complémentaires (un laboratoire accrédité par l’AMA a reçu un échantillon de ce produit à la suite d’une saisie en Australie).
Cette alerte a été publiée à la demande de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) du ministère français de l’Intérieur français. Elle vient d’être diffusée aux services compétents des 190 pays membres d’Interpol. Une version publique étant également disponible pour contribuer à la « sensibilisation du public ».
Overdoses possibles
DNP ? La substance est habituellement  vendue sous la forme de poudre jaune ou de capsules. On la trouve également sous forme de crème. Dangereuse en elle-même cette substance l’est plus encore lorsqu’elle est produite dans des conditions illégales. « Le DNP est non seulement produit dans des laboratoires clandestins n’appliquant aucune réglementation en matière d’hygiène, mais les fabricants exposent également les consommateurs à un risque accru d’overdose du fait de leur absence de compétences spécialisées » souligne Interpol.  De dangereux amateurs, en somme.
Il n’est pas inintéressant de rappeler que dans les années 1930, le DNP était utilisé pour stimuler le métabolisme et favoriser la perte de poids. On le commercialisait alors sous la forme de « pilules amaigrissantes », après que des recherches menées à l’Université de Stanford  sur la capacité de certaines molécules à accroître considérablement les activités métaboliques.
Fièvres incontrôlables
Le dinitrophénol agit notamment au sein de la membrane mitochondriale, en inhibant la phosphorylation oxydative de l’ATP, un effet proportionnel à la dose ingérée : plus la dose augmente, plus le métabolisme est activé et plus de « matières grasses » sont brûlées et plus la température corporelle augmente. Ce qui explique les symptômes rapportés par les gros consommateurs (la sensation d’un « feu intérieur » et les morts observées après de très fortes fièvres devenues incontrôlables.
Aux Etats-Unis le DNP a été interdit avant la deuxième guerre mondiale. Ce qui n’empêche nullement sont usage à ciel presque ouvert, notamment dans les milieux culturistes et/ou sportifs. Des cas mortels sont rapportés à échéances plus ou moins régulières. David Howman, directeur général de l’AMA aimerait que le DNP « ne se retrouve jamais entre les mains des athlètes ». C’est là un vœu pieux.
« Cycle Idéal »
Pour acquérir du DNP il suffit d’un clavier et d’une carte bleue. Voici la recette d’un « Cycle Idéal » recommandé sur la Toile :
« -L’éphédrine + caféine + aspirine   -Un bon complexe Multi vitamines minéraux -Une formule antioxydante -Vitamine E (Extra) -Vitamine C (Extra)  -Ketotifen ou Benadryl (pour arrêter les réactions allergiques et améliorer l’éphédrine)  -Prise en charge à base de plantes : Yohimbine HCL, pépins de raisin extrait, quercétine, Naringine  -Une alimentation très faible teneur en glucides avant DNP cycle pendant 3-4 jours. Il s’écoulera du glycogène dans les muscles et DNP démarre immédiatement brûle graisses stockées -T-3 (Cytomel / Tiromel) doivent être ajoutés au cycle après 2-3 jours parce que le corps diminue la libération de T-3 en réaction à la DNP « Rétention d’eau et certaines réactions allergiques sont possibles. »
« Cycle Idéal » ? Au Royaume-Uni elle s’appelait Eloise Aimee Parry. Elle avait 21 ans et vivait à Shrewsbury. On peut voir son visage (et les explications de sa mère) sur le site de la BBC.
Auteur : Jean-Yves Nau