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Alcool et grossesse: "Arrêtons de faire culpabiliser les mères"

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Alcool et grossesse: "Arrêtons de faire culpabiliser les mères"

grossesseUne femme est jugée ce jeudi au Royaume-Uni pour avoir bu de l’alcool pendant sa grossesse, entrainant de sérieux problèmes de santé pour sa fillette. Pour le pédiatre Denis Lamblin, criminaliser les mères n’est pas la bonne voie à emprunter. Article l’Express.fr
Peut-on punir une femme parce qu’elle a bu pendant sa grossesse? Une mère est jugée ce mercredi au Royaume-Uni car sa fille souffre de séquelles physiques et de retards d’apprentissage, liés, selon les experts, à sa consommation d’alcool alors qu’elle était enceinte. Si la Cour d’appel décide de condamner cette femme à payer des indemnités, le cas pourrait faire jurisprudence et rendre la consommation d’alcool pendant la grossesse répréhensible, comme c’est le cas aux Etats-Unis.
« C’est incroyable que l’on s’attaque à cette femme, s’insurge Denis Lamblin, pédiatre et président de l’association SAF (Syndrome d’alcoolisation foetale) France. Au lieu de faire culpabiliser les mères, il faut prendre conscience que la responsabilité n’est pas entièrement la leur mais aussi celle de la société qui rend taboue la maladie de ces femmes, des alcooliers qui ciblent de plus en plus les femmes en âge de procréer, du manque de prévention… » Le médecin, qui a suivi des centaines de femmes « malades de l’alcool » a souvent entendu que la boisson était pour elles « un médicament en vente libre, le médicament de la souffrance en l’absence d’interlocuteur vers qui se tourner ».

Le logo sur les bouteilles ne suffit pas

En France, plus de 8000 enfants sont victimes chaque année de la consommation d’alcool pendant la grossesse de leur mère. C’est un « enjeu de santé publique urgent » estime le Dr Lamblin, pour qui la prévention -dès l’adolescence- et la formation des personnels de la santé sont cruciaux. L’instauration du logo « zéro alcool pendant la grossesse », en 2007, a été un premier pas, d’autant plus que la France est le seul pays d’Europe a l’avoir imposé. Mais « cette mesure ne va pas assez loin, estime le médecin. Aujourd’hui, c’est à qui réussira le plus à le camoufler sur son étiquette, alors qu’il faudrait imposer une taille standard. Pourquoi a-t-on des photos de foetus mal formés sur les paquets de cigarettes alors que les conséquences du tabac lors d’une grossesse sont moins dramatiques que celles de l’alcool? »

400 pathologies peuvent être liées à l’absorption d’alcool in utero

Les séquelles de l’alcool chez les enfants sont relativement fréquentes: « Cela concerne une naissance toute les heures », souligne le président de SAF France. Un nourrisson sur cent en France souffre de retards psychomoteurs, de troubles de l’attention et/ou du comportement liés à l’exposition à la boisson in utero. Chez un enfant sur 1000, les atteintes sont encore plus sévères (grave retard de croissance, malformations, déficience intellectuelle…) et correspondent à ce que l’on appelle le syndrome d’alcoolisation foetale (SAF). C’est la première cause de handicap mental non génétique à la naissance.
« Il y a plus de 400 pathologies chez l’enfant qui peuvent être liées à l’absorption d’alcool in utero », souligne le Dr Lamblin. Selon une étude de l’Inserm réalisée en 2010, 23% des femmes ont déclaré avoir consommé des boissons alcoolisées alors qu’elles étaient enceintes et 2% d’entre elles avoir bu au moins trois verres lors de la même occasion.

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