Interdire le menthol c’est infantiliser le fumeur (Seita-Imperial Tobacco)
2 mars 2014 2014-03-02 14:02Interdire le menthol c’est infantiliser le fumeur (Seita-Imperial Tobacco)

Interdire le menthol c’est infantiliser le fumeur (Seita-Imperial Tobacco)

Que croyez-vous qu’il arriva ? Un accord politique où chacun croit avoir ne pas trop perdu. Les volutes d’eau des e-cigarettes continueront à progresser tandis que les noirs goudrons cancérigènes disparaîtront moins vite que ne le craignaient les marchands, les distributeurs et les esclaves consommateurs. Sans oublier les administrations fiscales.
Phosphorescences fiscales
Administrations fiscales qui, dans l’ombre, phosphorent sur les futurs taux d’imposition qui frapperont les cigarettes électroniques. Puisqu’il est acquis que celles-ci ne seront pas perçues comme des moyens de sevrage tabagique. Le vapoteur prend trop de plaisir à vapoter pour que l’Etat lui fasse en outre le plaisir (relatif) de ne pas le taxer.
Dans ce contexte il est plaisant de lire des extraits des réactions publiques des multinationales tabagiques en réaction, il y a quelques jours, à la dernière signature en date de la « Directive tabac » par les députés européens. Réactions gracieusement relayées par lemondedutabac.com.
Uniformisation généralisée
Pour Seita-Imperial Tobacco (voir ce qu’est la Seita aujourd’hui) les nouvelles dispositions augmentant la surface des messages sanitaires et prévoyant un « format standard » des paquets de cigarettes n’est qu’ « un coup d’épée dans l’eau » (sic)
« Avec plus de 65% du paquet recouvert par des avertissements sanitaires et une standardisation des paquets de cigarettes au format le plus commun (carton rigide avec ouverture sur le haut), le Parlement persiste dans son approche en faveur d’une uniformisation généralisée.
Photos-choc
« Ces mesures aboutissant à un paquet semi-générique se fondent sur un postulat faux selon lequel le packaging inciterait à fumer. Une position erronée d’un point de vue de santé publique, mais qui ouvre malheureusement la porte encore plus largement aux contrefacteurs et aux réseaux parallèles grâce à des paquets toujours plus facilement imitables. Le Parlement a refusé de prendre en compte les résultats de l’expérience australienne : depuis la mise en place du paquet neutre en 2012, la part du commerce illicite est passée de 11,8% en 2012 à 13,3% en 2013, ce qui représente une perte de revenus de 1 milliard de dollars sur l’année avec une contrefaçon en hausse de 71%. Dans le même temps, aucun recul de consommation n’a été constaté. Ces résultats sont d’ailleurs similaires à l’expérience qu’avait connue la France en 2011-2012, avec les photos-choc, qui n’ont eu aucun effet. »
La question du menthol est aussi, pour Big Tobacco, une question vitale. La Directive tabac prévoit d’interdire ce « goût-arôme » qui fait passer celui du goudron.
« L’interdiction des arômes est tout particulièrement du menthol a peu de pertinence par rapport à l’objectif initial de réduction de la consommation des jeunes car les statistiques montrent que les produits mentholés traditionnels ne sont pas fumés par les jeunes et ne constituent donc pas un facteur d’entrée dans le tabagisme. Cette uniformisation du goût a pour effet d’infantiliser le fumeur adulte et remet en question sa possibilité de préférer un goût différent.Seita-Imperial Tobacco s’interroge sur l’intérêt de faire disparaître une part aussi mineure du marché (seulement 3,5% de la consommation en France), si ce n’est d’offrir des débouchés clé en main aux contrefacteurs et contrebandiers. »
« Les pressions politiques exercées par les activistes anti-tabac l’emportent sur le bien-fondé d’une proposition juste et équilibrée. Ce ne sont ni les avertissements sanitaires démesurés, de l’ordre de 65% positionnés sur le haut des paquets, ni la standardisation de la forme et de la taille qui renforceront la prise de conscience des consommateurs quant aux risques liés au tabac. Alors que les consommateurs rencontreront des difficultés pour différentier les marques, cette disposition fera augmenter la contrebande et la contrefaçon en facilitant la reproduction des emballages.
Interdire les ingrédients tels que le menthol ne fera pas diminuer le nombre de fumeurs mais donnera une opportunité supplémentaire aux réseaux de contrefaçon de satisfaire une demande de consommateurs désireux d’utiliser des produits non réglementés. Ces mesures disproportionnées auront des conséquences économiques néfastes, à la fois pour les Etats, l’industrie et pour des milliers de PME. »
Le SYNAPCE liste les « répercussions désastreuses » de la « Directive tabac » : recrudescence du tabagisme, l menaces sur les 800 boutiques spécialisées françaises, atteinte à la libre circulation des marchandises … Il en appelle « désormais à l’Etat français en espérant qu’il fera preuve de plus de discernement et de moins de précipitation » et à un dialogue sur « une vraie démarche qualité, pour une régulation sereine et mesurée du marché de l’e-cigarette ».
La France en 2024.
Elles figurent dans le 3ème « Plan cancer ». Ce Plan lance le Programme national de réduction du tabagisme aura pour objectif une réduction d’un tiers de la prévalence du tabagisme quotidien dans la population adulte pour atteindre une prévalence de 22 % de fumeurs d’ici la fin du Plan. Cet effort mettra la France en situation de passer sous la barre des 20 % de fumeurs dans les 10 ans et pourra ainsi sauver près de 15 000 vies chaque année. Combien de perdeus dans le même temps ?
Quatre grands principes : dissuader l’entrée dans le tabagisme pour éviter que celui-ci ne touche les enfants et ne s’installe chez les jeunes ; faciliter son arrêt ; mener une politique des prix cohérente avec l’objectif de santé publique; et associer les buralistes à cette démarche.
Ce programme d’actions sera défini en concertation avec les parties prenantes avant l’été 2014. Il sera piloté par le ministre en charge de la Santé. Les actions seront inscrites dans le PLFSS 2015 et dans la future loi de Santé publique.
Faute de menthol les fumeur français seront-ils bientôt infantilisés ?
Ce programme d’actions sera défini en concertation avec les parties prenantes avant l’été 2014. Il sera piloté par le ministre en charge de la Santé. Les actions seront inscrites dans le PLFSS 2015 et dans la future loi de Santé publique.
Faute de menthol les fumeur français seront-ils bientôt infantilisés ?