Blog

Cigarettes électroniques: premières victoires contre le tabagisme sur le sol de France

CHAUVEAU/SIPA
Journalisme et Santé Publique

Cigarettes électroniques: premières victoires contre le tabagisme sur le sol de France

e-cigarette
Roulement des tambours médiatiques au service de la santé publique. Ce matin Le Monde reprend l’AFP qui avait repris Les Echos, eux-mêmes s’inspirant de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).Cris d’orfraie des buralistes français
Résumé : Sabre au clair la e-cigarette fait reculer les troupes du tabagisme sur le sol français. En janvier dernier le magazine Challenges avait, en solitaire lancé une salve appétissante (voir sur ce blog « la e-cigarette fait la nique aux substituts nicotiniques »). L’affaire prend heureusement de l’ampleur.
SOS Addictions
Tout ou presque est gratuit et disponible ici depuis le 12 février comme on peut le voir ici. – informations diffusées notamment par le groupe SOS Addictions. Conclusion officielle :
« En novembre 2013, la cigarette électronique est connue de la très grande majorité des Français, parmi  lesquels on compterait entre 7,7 à 9,2 millions d’expérimentateurs, plutôt jeunes et consommateurs de tabac. L’usage dans le mois précédant l’enquête concerne quant à lui 6 % de la population. Entre 1,1 et  1,9 million de personnes utiliseraient quotidiennement la cigarette électronique en France : il s’agit dans  67 % des cas de fumeurs de tabac, qui s’en servent majoritairement pour arrêter ou réduire leur consommation quotidienne, et donc potentiellement les risques sanitaires associés au tabagisme. Si 9 %  des expérimentateurs de la cigarette électronique déclarent n’avoir jamais ou presque fumé de tabac,  tous les vapoteurs réguliers sont ou ont été fumeurs : la cigarette électronique semble ainsi constituer,  du moins pour le moment, plutôt une solution de sortie du tabagisme qu’une « porte d’entrée ».
Lourd médiatique
Les Echos ne sont certes pas gratuits. En revanche c’est du lourd médiatique, de l’économique. On y apprend que l’usage de la cigarette électronique réduit la « quantité moyenne consommée par chaque fumeur » et qu’elle  « est à l’origine d’une partie de la baisse des ventes observée en 2013 ».
 « Les ventes de cigarettes ont chuté de 7,6 %, un recul sans précédent depuis les fortes hausses de prix de 2003 et 2004. Les buralistes ont vendu 47,5 milliards de cigarettes l’an dernier, 4 milliards de moins qu’en 2012. Le tabac à rouler continue certes de progresser, mais beaucoup moins vite (+ 2,6 %) », précise le quotidien économique. Pour l’OFDT, poursuivent Les Echos, « cette baisse exceptionnelle » peut s’expliquer d’une part par « la régularité de l’augmentation des prix au cours des quatre dernières années, qui a porté celui du paquet de cigarettes de la marque la plus vendue à près de 7 euros », et d’autre part par « l’essor prononcé de la cigarette électronique ».
Pas de conflit d’intérêt
« Une enquête auprès de 2 000 individus âgés de 15 à 75 ans, réalisée fin 2013, confirme le succès impressionnant de la “vapoteuse”. Entre 8 et 9 millions de Français l’auraient déjà essayée », indique le quotidien économique. « Un à deux millions l’utiliseraient quotidiennement », selon l’OFDT, « un organisme scientifique indépendant des intérêts économiques du secteur », concluent Les Echos. Une précision qui ne manque pas de sel quand elle est apportée par le média ne traitant, sous toutes les coutures, que des intérêts économiques.
« Porte de sortie » électronique
« Titre accrocheur et analyses approximatives » Les Echos sont d’ores et déjà épinglés sur le site des buralistes (comme on peut le voir ici). Efficaces contre le tabagisme ? Risque d’initiation au tabagisme ? Ce sont  là des  questions soulevées depuis plusieurs mois (voir  sur ce blog « Ventes de cigarettes : tabac en recul, électroniques en expansion une corrélation ? »). Nous disposons donc désormais des premiers éléments de réponse officiels.
« Porte de sortie » du tabagisme et nullement « porte d’entrée », comme on pouvait s’en douter. Il n’est pas interdit d’espérer que Marsol Touraine, ministre de la Santé soit tenue informée de ces nouvelles données. Et que, chargée par le président de la République de cette partie du nouveau Plan Cancer, elle puisse au plus vite revoir sa copie de l’été dernier.